Voila un petit test pour faire le lien entre blogger (GO_ogle) et Flickr (YahO_o!) Il s'agît d'un petit recadrage de photo effectué sous les bons conseils d'Eric
Ah, et puis je peux même vos mettre dans l'ambiance avec un lien Deezer. C'est quand même bien fait !
Après un petit périple en marchroutka, nous arrivons à Yalta. Il fait toujours aussi chaud et le soleil aura rapidement raison d’Adrien dans cette ville.
Nous nous mettons en quête de l’hôtel qui reste introuvable. Finalement, nous trouvons un vieux bâtiment de six étages. La dame de l’accueil qui ne comprend pas l’anglais nous dit de dégager. Finalement, nous trouvons un autre accueil qui nous donne les clefs de notre chambre. Nous montons au cinquième étage par l’escalier, sans oublier de bloquer l’ascenseur avant et de nous faire enguirlander. Le couloir rose de notre étage fait penser à celui du manoir de Mortevielle. Nous nous retrouvons devant la chambre 530. Les mystères d’une porte close… Nous rentrons dans nos appartements. Pas top… Ce coup-ci, on pourra dire qu’on aura testé les vacances de l’Ukrainien moyen à Yalta.
Nous visitons la ville. Ici, les plages sont soit faites de galets, soit faites de béton. Elles sont presque toutes payantes et bien moins belle qu’a Odessa.
Sur la jetée, de vieux bateaux en cale sèche rouillent tranquillement.
A quai, il y a le bateau de croisière sur lequel Pierre était en stage l’an dernier. Des barrières le protègent des badauds qui voudraient s’approcher trop près. Alors qu’un vieux bonhomme répond aux questions des curieux (quelle taille fait-il ? combien cela coûte-il ?), un gros Australien en descend. Habillé d’un short et d’une chemise à fleur, il a l’air plutôt sympa. Voyant un gosse avec sa maman agrippés à la barrière, il sort une pochette de feutres et la tends à l’enfant. Le gosse le prend avec plaisir. La mère, qui trouve qu’elle n’habite pas dans un pays du tiers monde somme son fils de rendre les crayons. Le gentil touriste les reprend sans trop comprendre. Manifestement, il a sous-estimé le pouvoir d’achat des Ukrainiens… En ce moment, il serait peut-être mieux accueilli en France…
Nous visitons aussi la maison de Tchekhov. La dame de l'accueil nous donne un billet d'entrée qui à lui seul, a déjà un goût d'antan. Inscrit en caractère noir sur un vieux papier de mauvaise qualité, on peut lire "Mинистepcтвo kyльтypы CCCP". Nous y rencontrons un Français, expert-comptable dans un groupe international. Nous échangeons quelques mots. Ils suivent la piste des grands auteurs russes avec sa femme. Le jardin de Tchekhov est un petit coin de verdure, un peu humide, très rafraichissant et tout à fait enchanteur. On s’y sent bien. Je me laisse transporter par la poésie de ces lieux. Nous croisons de nouveau nos amis français et nous échangeons un sourire. Nous sortons de sa maison et revenons à la vie réelle.
Nous prenons les oeufs pour voir le panorama. Finalement, la vue est assez médiocre.
Nous visitons ensuite une dernière église. J'ai une pensée pour la BD des Bidochons en voyage organisés.
Vient alors l’heure du départ. Deux jours entiers dans les transports nous attendent avant de retrouver Paris.
Nous prenons le train de nuit d’Odessa à Simferopol, puis une electrishka jusqu'à Sébastopol et nous prenons enfin deux marchroutka de suite pour arriver à Balaklava.
C’est une petite station balnéaire familiale. Dans la même baie, ils ont réussi à réunir une carrière de sable, les ruines d’un château, une base sous-marine soviétique, et une plage en béton donnant sur un port de plaisance. Le résultat est surprenant, mais assez joli.
Nous montons en haut des ruines pour admirer la vue. Les dechets jonchent le sol, comme dans beaucoup d'endroits. Apparemment, les Ukrainiens ne sont pas encore trop sensibilisés à l'écologie. Nous l'avions aussi remarqué en les voyant balances tous leurs restes par la fenêtre du train.
Nous visitons ensuite la base sous-marine. Pour une fois il y a quelques panneaux en Anglais. Nous pouvons remercier les gros yachts britanniques qui viennent régulièrement mouiller ici. Ils y sont sûrement pour quelque chose. Et puis comme il n’y a plus rien à dire, au bout d’un moment, nous rentrons dans un tunnel où l’on nous parles des Cosaques et de leurs chevaux…
Nous allons ensuite de l’autre côté de la baie pour voir les vieilles machines qui exploitent la carrière.
Nous nous relaxons un peu puis nous partons en marchroutka vers Yalta.
Nous arrivons à Odessa, qui est une ville assez sympa. Après quelques photos de l’escalier Potemkine, nous explorons la ville. Comme dans les autres coins que nous avons visité, il y a partout des mariés que se prennent en photos dans toute la ville.
Nous allons à la plage. Nous avons le choix entre les plages populaires en gravier et béton et les plages payantes avec transats et jolies filles.
Entre le centr-ville et les plages, il y a un port immense.
Dans la rue, nous croisons aussi des vendeurs de pastèques.
Nous dînons et nous nous préparons à aller en soirée. Dans la rue, Deux policiers sortent d’une vieille Lada, mitraillette au poing. « Passport Control ! ». Ils regardent longuement toutes les visas que nous avons. Ils nous font la morale car nous ne nous sommes pas enregistrées à Odessa. On leur dit que oui oui, on le fera et ils nous laissent partir.
Le soir, nous allons à l’Ibiza club (un club très chic en plein air) pour passer une super soirée. Comme il n’y a pas encore beaucoup de monde, nous prenons aussi une entrée dans une autre boîte dans laquelle nous restons jusqu’à trois heures et demie. Là, nous voyons un Russe claquer plusieurs centaines de dollars dans une enchère d’une bouteille de Martini Rosso. Dans cette ville, on se croirait un peu sur la côte d’azur avec tous ces clubs et ces flambeurs. Nous retournons ensuite dans l’autre boîte pour finir la soirée et admirons le lever du soleil en dansant.
Nous arrivons à Lviv après une nuit dans un train couchette première classe plutôt confortable. Comme j’ai la tête d’un gentil garçon, le monsieur qui à la couchette en dessous de la mienne m’a aidé à faire mon lit.
Nous prenons le tramway. Une dame dans le wagon nous vend des billets. Quelques arrêts plus tard, un contrôleur monte. Il regarde nos billets et nous dit en Ukrainien que nous ne sommes pas en règle. Il montre nos sacs du doigt. Nous faisons mine de ne pas comprendre. Il prend alors sont téléphone portable pour appeler quelqu’un. Adrien lui demande ses papiers. Il nous les tend. Un grand baraqué qui l’accompagne nous dit en Anglais « You have to pay ». A ce moment, un vieille dame se lève et commence à le gronder. Le contrôleur lui répond sèchement. Elle lui tend alors un billet de deux cent Rhivni. Manifestement, elle est en train de lui dire en Ukrainien qu’il devrait avoir honte de ce qu’il fait et qu’il n’a qu’à prendre ses deux cent rhivni plutôt que de nous racketter. D’autres personnes se lèvent alors pour aller l’enguirlander alors qu’une dame qui monte dans le tramway comprend elle aussi ce qui se passe et sort un billet de cinquante rhivni pour faire pareil que la première dame. La situation tourne à la rébellion et le contrôleur n’en mène plus large. Pendant ce temps, son complice au téléphone nous explique en anglais que nous n’avons pas payé pour les bagages. Finalement, nous donnons vingt rivnhis au contrôleur et nous descendons du tramway alors que les gens continuent de l’invectiver et commencent à le bousculer.
Nous avons visité beaucoup de musées à Lviv. Tous sont sur le même modèle : pas d’explication en anglais, pas de mise en valeur. Les rares panneaux écrit en Ukrainien se résument à : « Table, XVIIIèmes siècle ». Nous restons en moyenne vingt minutes par musée.
En nous baladant, nous tombons sur une jolie petite place où des gens vendent des livres en plein air.
Nous allons acheter nos billets de train avec un Néozélandais avec qui nous avons fait connaissance à la guest house. Nous rencontrons un Ukrainien qui fait la queue derrière nous et qui parle Allemand. Lorsque nous lui disons que nous sommes Français, il nous dit qu’il y a beaucoup d’Arabes dans notre pays et que nous n’avons pas de chance « Schiesse ! ». Nous lui disons que ça va. Suspicieux, il nous demande alors si nous sommes 100 % français. Nous répondons que oui oui, nous le sommes. Quelques minutes après, on a bien rigolé quand on a vu la tête qu’il a fait quand un gros noir, venu de Caroline du Nord, est venu nous parler en voyant que nous étions aussi des touristes.
Cette fois-ci, pas de première classe pour repartir de Lviv. Nous dormons dans un wagon sans compartiment. Un grand dortoir où les gens boivent, parlent, écoutent de la musique, montent et descendent du train. Amusant, mais pas vraiment reposant. Comme j’ai la tête d’un gentil garçon, cette fois-ci aussi, c’est la dame qui a la couchette en dessous de la mienne qui m’a aidé à faire mon lit.
Nous arrivons à l’aéroport de Kiev. Lors du contrôle des passeports, nous devons effectuer une queue de deux heures trois quart alors qu’il n’y a que notre avion à rentrer dans le pays à ce moment là. Les douaniers sont apathiques et s’en vont sans cesse de leurs guichets. Et comme d’habitude, nous avons l’impression qu’ils ne sont pas heureux de voir tous ces gens débarquer dans leur pays. On entend rouspéter dans la queue.
Arrivés à Kiev, nous nous mettons en quête de billets de train pour tous les trajets que nous aurons à faire. Nous nous rendons au siège de la SNCF locale où l’on vend de billets. Comme tout est écrit en cyrillique, nous choisissons un guichet au hasard. « Hello, do you speak English ? » Mouvement de tête négatif de la guichetière. « Does anyone speak English ? » Nouveau mouvement de tête négatif… Nous sortons notre Lonely Planet ainsi que les horaires de trains que nous avions pris soins d’imprimer et rédigeons notre requête avant de retourner voir la vendeuse. Voyant notre bonne volonté, elle fait des efforts et nous vends nos tickets avec le sourire.
Nous nous baladons ensuite dans la rue. Alors qu’il y a un trou dans le macadam, le service de la voirie a jeté deux barrières et un panneau par terre pour l’indiquer.
Notre regard s’arrête aussi sur le eBay local. Beaucoup de murs en Ukraine sont tapissés de petites annonces.
Nous remarquons que dès le matin, les gens commencent à boire de l’alcool. Une grande partie des personnes marchant dans la rue à neuf heures du matin à déjà une bouteille à la main. Ici, les gens aiment beaucoup l’alcool et les fleurs. On peut acheter de ces deux types de choses partout.
Le soir à Kiev, la rue principale est interdite à la circulation afin que la population puisse s’y promener. Cela rend la ville très conviviale.
Corée du Nord - Chapitre I. La découverte ou l'ignorance
Carnet de voyage
République populaire démocratique de Corée
(Corée du Nord) 11 au 22 avril 2008
Vendredi 11 et Samedi 12 avril
Aujourd’hui, c’est le départ. On va pendre l’avion pour la Corée du Nord. L’aboutissement d’une réflexion lancée lors d’un brunch avec des amis il y a sept mois. « Amanath, j’ai lu un carnet de voyage sur la Corée du Nord et vu des reportages. Ca à l’ai complètement taré ! Ca te dirait d’y aller ? – Ouai ».
J’en avais déjà un peu parlé autour de moi auparavant. Pour une fois, j’avais trouvé quelqu’un qui voulait bien s’y aventurer. Mieux, il s’était déjà renseigné et connaissait quelqu’un qui pouvait nous organiser ça. On s’est revus quelques fois, on a parlé. On a craint pour le prix que ça nous couterait. On a posé nos vacances six mois à l’avance, on a craint pour nos vacances (nous n’exerçons pas des métiers qui nous permettent de les prendre quand on veut). On a attendu que le tour operator envoie la documentation et les bulletins d’inscription du voyage. On a craint qu’une impossibilité survienne vue l’élection d’une président sud-coréen peu favorable à une politique entreprenante d’ouverture vers le Nord. Au dernier moment, tout s’est débloqué. On envoyé tous les papiers.
Le week-end précédent le voyage, on regarde un reportage de National Geographic C’est Etienne, un pote d’école, qui nous l’a apporté. Il s’est inscrit avec Damien au même voyage que nous. Propagande, béton, famine, cynisme, communisme, le programme est alléchant. Ca nous changera de la Thaïlande visitée en backpacker, de ses buckets de Redbull coca, de la full moon, des Bouddhas, des éléphants et de tous les touristes que tu croises et qui te parlent que de Patpong. C’était marrant, mais il est temps d’essayer quelque chose de nouveau, quelque chose de plus difficile, quelque chose où l’on puisse apprendre beaucoup.
La date du départ arrive, et nous nous retrouvons avec Amanath pour aller à l’aéroport. Rendez-vous au point d’enregistrement d’Air China. On commence à scruter les horizons. On voit un groupe de gens un peu âgé. On rigole en pensant que ça pourrait être notre groupe. On retrouve Etienne et Damien. Et puis un grand type blond habillé tout en noir arrive : Guillaume. Il sera notre chef pour tout le voyage. Les vieux qu’on voyait tout à l’heure se rapprochent de nous. Ils seront du voyage. Pourvu qu’ils tiennent le choc.
A Charles de Gaulle, moment de flottement, notre chef discute avec les gens du guichet. Il semble qu’il y ait un problème. Rien de grave, c’est juste que l’hôtesse ne savait pas qu’on pouvait aller jusqu’à Pyongyang et qu’elle ne pensait pas pouvoir enregistrer les bagages jusque-là. On prend l’avion. On arrive à Pekin. On reprend nos bagages, on change de terminal et on va au guichet d’Air Koryo et on pose nos bagages. Là, on donne des billets d’avions, papiers écrits à la main avec feuillets carbone à détacher.
On monte dans l’avion. Air Koryo est la compagnie aérienne nationale nord-coréenne. Blacklistée sur la liste des compagnies européenne, sa flotte se compose d’Antonov, de Tupolev et d’Ilyushins. Pour notre part, nous volons sur cette troisième catégorie d’avion : un Ylyushin IL-62-M. Ce type d’avion peut contenir jusqu’à 195 personne. Il a une réputation d’avion porte-malheur du fait de tous les crashs qu’il a à son actif. On pénètre dans l’appareil. Il paraît que ça sent le communisme. Pour ceux qui ne savent pas ce que sent le communisme ou qui ont un très mauvais odorat et qui n’ont rien senti comme moi, le communisme, ça sent un peu comme le chou. Je prends une édition du Pyongyang time qui traine sur une table roulante en métal. On place les bagages à main au dessus de nos têtes. Les rangements sont minuscules, on ne peut pas y mettre un bagage cabine taille normale. Ensuite, on rabat les sièges de devant sa rangée pour pouvoir accéder jusqu’au sien. Il n’y a pas grand place. Notre Ilyushin IL-62-M à été revendu par Aeroflot à Air Koryo, on peut voir d’ailleurs des sigles de l’ancien propriétaire sur les tables roulantes.
Je suis assis à l’arrière de l’avion, pas loin du réacteur. Au décollage, celui-ci monte dans les aigus de façon insoutenable, le bruit reste durant un bon moment du vol et revient pour l’atterrissage. Difficilement soutenable. A bord, on nous propose de la bière, du cidre ou de l’eau. La bière était plutôt bonne. Le cidre, assez sucré rappelait un peu le goût du Dr Pepper. Tout le monde n’aime pas. Je jette un œil au Pyongyang Times. Un peu de propagande. Des dignitaires ont visité la république Démocratique du Cogo, un extrait d’un article qui parle de Lee Myung Bak (président de la Corée du Sud), des dignitaires qui visitent l’Uganda, et puis j’ai la flemme de lire. Deux heures et demi de vol et on atterrit à Pyongyang. Le paysage était plutôt sympa à regarder d’en haut. L’avion descend. Je regarde sur le coté, je ne vois que des rizières. Ca descend encore, toujours que des rizières dans le hublot. On n’est plus qu’à une poignée de mètres du sol et je ne vois toujours que des rizières dans le hublot ! C’est sur, il va se poser dans un champ. On touche le sol, et apparaît dans mon hublot un coin de macadam. J’ai bien cru qu’on n’aurait pas droit à une piste pour se poser. Descente de l’avion. Un petit bâtiment surmonté d’un portrait de Kim Il Song se dresse devant nous.
Il n’y a pas grand trafic ici. Quelques vieux avions garés à côté de l’aéroport permettent de nous donner une idée de la modernité de la flotte D’air Koryo. On rentre dans l’immeuble. Derniers conseils pour le passage de la douane. Les téléphones portables doivent être démontés pour éviter d’être détectés aux rayons X, pas de problème pour les appareils photos. Au pire, si on se fait confisquer quelque chose, on nous le rendra en repartant. En l’occurrence, ce fut le cas, sauf pour Damien à qui on a confisqué le FHM qu’il avait tenté d’introduire subversivement dans le pays. En trouvant ça, le douanier e un peu tiré la tronche. Il a appelé son chef, qui a appelé nos futurs guides. La pornographie est interdite dans le pays. Ca inclut aussi les photos de filles en maillot de bains. C’est même punissable de prison. Ca aurait fait une entrée un peu ratée sur le territoire si Damien avait du y aller à peine le pied au sol. Le douanier commence aussi à se poser des questions en voyant la couverture du magazine Vogue Hommes qu’Etienne à ramené (avec un mec courtement vêtu de latex noir). En attendant, on rigole en voyant le tableau des arrivées à l’aéroport de Pyongyang. Deux vols de programmés. Aucun pour le départ.
Après quelques galères d’Amanath pour convaincre une douanière de l’aéroport qu’il n’est pas en train de prendre la bagage de quelqu’un d’autre malgré l’absence de possession du ticket de bagage correspondant, on sort pour aller vers le bus. On nous présente nos guides. Monsieur Ho, un francophone et Madame Chen, une hispanophone. Hein ? Pourquoi ? Damien vivant en Espagne, ils ont pensé qu’il faudrait peut être quelqu’un pour parler Espagnol avec lui. Pas de bol pour le reste du groupe. Il n’y a que parmi les moins de quarante ans qu’on trouve des gens qui comprennent cette langue. Quatre personnes au total. On monte dans le bus qui nous amène vers Pyongyang, à vingt-cinq minutes d’ici. Nous allons voir la ville pour la première fois. Tout le monde est sur les dents. On dégaine nos appareils photos. Les flashs et les bruits de mises au point s’enchainent. Le cliquetis de l’appareil photo d’un type nommé Eric se distingue du reste. C’est lui qui tient l’arme lourde de la photographie dans ses mains. C’est un moment unique dans un tel voyage. On découvre le paysage, que l’on n’avait vu que par l’intermédiaire de rares reportages. On prend en photo tout ce que l’on voit avec l’impression de tenir le scoop dans son objectif. L’an dernier, seulement 2000 personnes étaient entrées dans le pays, dont 50 Français. A ce moment même, nous touchons du doigt la raison même pour laquelle nous étions venus, devenir les témoins rares d’une situation qui pourrait basculer dès demain.
On fait une pause de quelques minutes pour regarder des jeunes gens s’entrainer pour les mouvements de masse qui auront lieu en septembre prochain. Des milliers de collégiens réunis sur la place Kim Il Sung répètent la chorégraphie au rythme des ordres lancés par une camionnette de sonorisation.
Nous arrivons à l’hôtel Yangkakdo. Nos chambres sont au 31ème étage. Cela nos donne un belle vue sur l’île dans laquelle nous sommes parqués, sur le fleuve et sur la tour des idées du Juché.
Quelques minutes pour installer nos affaires et nous montons au restaurant tournant pour le dîner. Manque de chance, la nuit tombe vite et la vue devient sans intérêt du fait du manque de lumières. Là, on discute, on fait connaissance. Tout le monde parle de ses derniers voyages. Certaines échangent leur vues sur la Vanuatu et la Papouasie. D’autres racontent leurs périples en Irak (2002) et en Afghanistan (2005). Certains font des projections sur le déroulement du voyage en faisant référence à la Chine communiste et le bloc de l’Est qu’ils avaient visités en leur temps. Ces gens ont beau être vieux (plus de 40 ans), je ne peux m’empêcher d’être admiratif de tous les pays qu’ils ont parcourus. Nos camarades de route sont des gens assez ouverts et cultivés. Ils ont déjà voyagé dans une bonne partie du monde, et sont, comme nous, à la recherche de nouveaux espaces. La dîner passe, et personne n’a parlé à notre guide hispanophone. Celle-ci semble s’ennuyer un peu et ça se comprend. On fera des efforts une autre fois. Pour l’instant, il est l’heure d’aller se coucher, il est déjà 21h30. Avec Amanath, nous effectuons une petite visite de l’hôtel avant de nous affaler dans nos lits.